Europa e Mediterraneo
Articoli non periodici sulla geopolitica, sul dialogo interreligioso, interconfessionale
domenica 19 ottobre 2025
venerdì 17 ottobre 2025
RDC : André Wameso et la reconquête de la souveraineté monétaire, moteur d’une indépendance économique réelle
Sous la conduite d'André Wameso, gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC), la République Démocratique du Congo vit en 2025 une transformation économique d'une ampleur inédite depuis plusieurs décennies. En l'espace de quelques mois, le pays a réussi à stabiliser sa monnaie, à freiner l'inflation et à restaurer la confiance dans le Franc congolais (CDF). Mais au-delà des performances chiffrées, c'est une véritable vision économique qui s'affirme : celle d'une souveraineté monétaire retrouvée, considérée comme le socle d'une indépendance nationale authentique et d'un bien-être collectif durable.
Pendant longtemps, l'économie congolaise a été dominée par le dollar américain. Plus de 90 % des transactions commerciales, des contrats et même des salaires étaient libellés dans une monnaie étrangère.
Cette dépendance historique, héritée des crises successives et d'un manque de confiance envers le Franc congolais, a profondément limité la capacité du pays à orienter sa politique économique selon ses propres priorités. En 2025, sous l'impulsion d'André Wameso, cette tendance s'inverse : la RDC amorce une reconquête de sa souveraineté monétaire et redéfinit son rapport à la stabilité économique et à la prospérité nationale.
Les résultats récents en témoignent avec éloquence. En octobre 2025, le taux d'inflation annuel s'établit à 7,56 %, contre 15,12 % à la même période en 2024. Pour la première fois depuis des années, certaines semaines ont même enregistré une déflation, signe d'une stabilisation réelle des prix. Dans le même temps, le Franc congolais s'est apprécié de 13,47 % sur le marché officiel et de 9,54 % sur le marché parallèle par rapport à fin décembre 2024. Sur le marché interbancaire, le taux de change s'est stabilisé autour de 2 507 CDF pour un dollar américain, tandis que le cours indicatif de la BCC affichait 2 309,56 CDF pour 1 USD au 13 octobre.
Ce redressement, qualifié d'historique, résulte d'une série de décisions coordonnées, fondées sur une lecture fine des déséquilibres structurels du système monétaire congolais.
La première mesure clé a été la révision du coefficient des réserves obligatoires. Dans l'ancien système, les banques commerciales disposaient d'une liquidité excessive, alimentant la masse monétaire et affaiblissant la valeur du Franc. En augmentant ces réserves, la BCC a volontairement restreint la quantité de monnaie en circulation, retirant près de 400 milliards de CDF du marché. Cette ponction a rétabli la rareté du Franc, favorisant son appréciation naturelle. Comme l'a souligné Wameso, « le Franc avait perdu sa force parce qu'il était trop abondant ; il fallait le rendre rare pour le rendre fort ».
La deuxième action a consisté en une intervention symbolique mais décisive sur le marché des changes. En injectant 50 millions de dollars le 18 août 2025, la Banque Centrale a envoyé un signal clair de confiance aux opérateurs économiques : elle dispose des moyens nécessaires pour défendre la monnaie nationale. Ce geste, plus psychologique qu'économique, a contribué à briser la spirale spéculative qui alimentait la dépréciation du Franc.
Enfin, la troisième décision majeure fut la baisse historique des taux directeurs. Le 7 octobre, le Comité de Politique Monétaire a réduit le taux directeur de 25,0 % à 17,5 %, et le taux des facilités de prêt marginal de 30,0 % à 21,5 %. Cet assouplissement visait à encourager les prêts en Franc congolais, à soutenir l'investissement et à rendre le financement local plus attractif que le recours au dollar. C'est là un élément essentiel de la stratégie de « dédollarisation » : pour que les Congolais choisissent leur propre monnaie, il faut qu'elle soit stable, fiable et compétitive.
Ces mesures techniques s'inscrivent dans une vision plus large de souveraineté économique.
Pour André Wameso, la maîtrise de la politique monétaire est le levier fondamental de l'indépendance nationale.
Car sans contrôle sur sa monnaie, un État ne peut pleinement décider de sa politique économique, budgétaire ou sociale. La dépendance au dollar, dans un contexte international instable, expose l'économie congolaise à des chocs externes qui échappent à tout contrôle local. Restaurer la primauté du Franc, c'est donc redonner à la RDC la capacité de choisir son propre rythme de développement.
Les effets positifs de cette orientation se font déjà sentir. La croissance du PIB réel est estimée à 6,3 % pour 2025, portée par un secteur extractif en plein essor (+8,8 %) et par un regain de dynamisme dans la construction et l'industrie.
L'optimisme des entrepreneurs suit la même tendance : en septembre, le solde d'opinions sur la conjoncture économique atteignait +38,5 %, un record. La stabilité monétaire crée un climat de confiance propice à l'investissement, à la planification et à la production locale. Elle redonne également du pouvoir d'achat aux ménages, dont la monnaie nationale retrouve progressivement sa valeur.
Bien sûr, des défis subsistent. André Wameso lui-même appelle à la prudence. La consolidation de ces acquis dépendra d'une coordination étroite entre la politique monétaire et la politique budgétaire. La discipline dans la gestion des finances publiques, le contrôle des dépenses et la transparence dans les opérations de change seront déterminants pour maintenir les équilibres retrouvés. La BCC prévoit d'ailleurs d'ajuster ses interventions jusqu'à la fin de novembre, avant d'endosser dès décembre un rôle de garant de la stabilité durable.
Mais déjà, un fait est certain : la République Démocratique du Congo a prouvé qu'elle possède les compétences et la volonté nécessaires pour reprendre en main son destin monétaire. En redonnant de la force au Franc, André Wameso a réaffirmé une vérité souvent oubliée : la monnaie n'est pas seulement un instrument économique, mais aussi un symbole de souveraineté et de dignité nationale.
Dans un monde globalisé où les grandes puissances défendent farouchement leurs devises, la RDC trace sa propre voie. Elle démontre qu'un pays ne peut aspirer à une indépendance véritable que lorsqu'il contrôle les fondements de sa politique économique. Car sans souveraineté monétaire, il n'y a pas de liberté économique. Et sans liberté économique, il n'y a pas de prospérité durable.
Ainsi, la politique menée en 2025 n'est pas simplement une réussite technique : c'est une affirmation de souveraineté, un acte de foi en la capacité du Congo à se tenir debout, à financer son propre développement et à redonner confiance à son peuple. En renforçant le Franc, la Banque Centrale renforce la nation. Et dans cette dynamique, la RDC redécouvre une évidence fondamentale : la stabilité de la monnaie est le moteur du bien-être collectif et la condition première d'une indépendance véritable.
Marco Baratto
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https://www.academia.edu/144542044/John_Henry_Newman_e_Milano_unesperienza_ambrosiana_nella_maturazione_della_fede_cattolica
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