mercoledì 30 aprile 2025

Cardinal Besungu, un papabile pour moi pas papabile


L'expérience africaine elle-même enseigne que les peuples ont soif d'espoir et non d'anathèmes. Il a soif de leaders spirituels, et non de nouveaux dirigeants politiques se faisant passer pour des évêques. Et l'Église a depuis longtemps abandonné, même en Italie, sa présence politique pour un rôle plus missionnaire.

Avant d'aborder les profils de Pizzaballa, Cristóbal López Romero et Peter Turkson, je crois qu'il convient de m'attarder sur un autre archevêque souvent indiqué comme papabile par la presse italienne et qui mérite une analyse plus approfondie : le cardinal Besungu, peut-être surestimé hors de son pays, mais bien connu au sein du collège des cardinaux.

Un cardinal qui était considéré comme un candidat papal parce qu'il n'était pas assez connu de la presse. Bref, avec beaucoup d'ombres doctrinales et un activisme politique qui pourrait être, disons, « over the top ».


Face à un futur Conclave de plus en plus ouvert aux candidats du Sud du monde, le nom de Fridolin Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa, commence à circuler même parmi les observateurs les plus attentifs. Mais sa figure, populaire en Afrique, présente de nombreux éléments critiques.

Depuis février 2023, Besungu dirige le Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM). Un rôle clé, qui fait de lui l'un des porte-parole les plus autorisés de l'Église africaine. Mais son importance politique en République démocratique du Congo risque de compliquer sa candidature.

Dans son pays natal, le cardinal est perçu non seulement comme un guide spirituel, mais comme un véritable leader de l'opposition au président Félix Tshisekedi. Si d'un côté la dénonciation du néocolonialisme économique – pillage des ressources, violations des droits de l'homme – est sacro-sainte, de l'autre l'opposition systématique aux autorités civiles risque de saper la crédibilité de l'Église elle-même.

L'Église a le droit, voire le devoir, d'être une conscience critique. Mais cela ne peut pas devenir un pendant politique. La Doctrine Sociale est claire : respect de l'autorité légitime, dialogue constructif, dénonciation prophétique oui, mais sans tomber dans le conflit permanent. L'intransigeance de Besungu, en revanche, a souvent aggravé les fractures internes du pays et, en fin de compte, affaibli l'autorité ecclésiastique.

Il ne faut pas oublier que le pape François, lors de sa visite à Kinshasa, a élevé la voix contre l'exploitation de l'Afrique, mais toujours dans le cadre d'un appel à la paix et à la réconciliation sans jamais entrer dans les affaires politiques, même lorsqu'elles concernaient son pays l'Argentine.

Sa position doctrinale est tout aussi problématique. À une époque où même le pontificat de Benoît XVI a marqué des ouvertures importantes – il suffit de penser à « Deus caritas est » – Besungu semble plutôt ancré dans un modèle ecclésial fermé et défensif.

Si l'Afrique catholique représente un grand espoir pour l'avenir de l'Église, c'est précisément parce qu'elle sait allier enthousiasme missionnaire, profondeur spirituelle et attention aux pauvres. Mais une ligne doctrinale trop rigide, plus conservatrice que les conservateurs, risque d'éteindre cette vitalité.

Aujourd'hui, l'Église n'a pas besoin de gardiens de la « forteresse assiégée », mais de pasteurs capables de dialogue, de miséricorde et de courage évangélique. Un candidat à la papauté doit être capable de parler au monde d'aujourd'hui sans s'enfermer dans les certitudes d'hier.

L'expérience africaine elle-même enseigne que les peuples ont soif d'espoir et non d'anathèmes . Il a soif de leaders spirituels, et non de nouveaux dirigeants politiques se faisant passer pour des évêques. Et l'Église a depuis longtemps abandonné, même en Italie, sa présence politique pour un rôle plus missionnaire. L'Afrique produit en son sein des dirigeants politiques faisant autorité, comme le président du Sénégal et d'autres. À l'exception de quelques situations isolées, l'Afrique est capable de produire sa propre classe politique. Bien sûr, il existe encore des situations où règne un parti unique et où l'on observe des formes évidentes de manque de démocratie.

Mais la RDC est une nation qui a en fait un leadership sûr et une vie démocratique . Un exemple concret est celui des « états généraux de la justice »,  une assemblée générale de la justice en RDC, qui après dix jours de travaux a réuni plus de 3 000 personnes. Les discussions ont abouti à la présentation d'un rapport contenant 359 propositions visant à améliorer le secteur de la justice. C'est un exemple de participation et de démocratie

Fridolin Ambongo Besungu demeure une figure puissante, capable d'enflammer les rues et de toucher les cordes du ressentiment postcolonial et même de fasciner les cercles conservateurs de l'Église. Mais il est légitime de se demander si c'est de cette étoffe que devrait être fait un futur pape, surtout après le pape François.

En temps de crise mondiale, de sécularisation croissante et de besoin urgent de réconciliation, le successeur de Pierre doit être, plus que jamais, un pontife : un bâtisseur de ponts, non un bâtisseur de murs, et surtout pas un acteur politique . ...

Marco Baratto

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